To Thomas Jefferson from Giovanni Fabbroni, 15 March 1805
From Giovanni Fabbroni
Florence en Toscane ce 15 Mars 1805
Excellence
La bonté que Vous eutes de m’envoyer en 1782 votre excellent Ouvrage, modestement intitulé Notes on Virginie, est une circonstance si flatteuse qu’on ne peut pas l’oublier. J’ose Vous rappeller aujourdhui mes sentimens, qui sont ceux de La reconnoissance la plus vive, de la veneration la plus exalteé, en prenant La Liberté de vous faire hommage d’un livre qui peut en quelque sorte vous interesser; parce qu’il offre une partie de la Statistique de ce Païs: Son titre est = Dei Provvedimente Annorarj = Je le remet avec cette Lettre a Mr Appleton Consul des Etats Unis à Livourne; pour Vous le faire passer. Le sujet n’y est pas traité aûssi dignement qu’il le faudroit; pas même avec la force et le stile qu’il auroit exigé: Mais j’y ai mis toute la verité historique etayeé par l’evidence des faits. J’ai affecté de produire des faits tirés de L’Espagne, parcequ’il etoit à propos de persuader une nouvelle Cour: J’ai eu la consolation de voir dissipée [la] tempête reglemantaire, qui nous menaçoit. Des nouveaux maux sont venus affliger ce pauvre Païs deja fatigué par les changemens politiques. Nous avons eu des tremblemens de terre qui ont endommagé quelques unes de nos villes, et des inondations qui ont submergé plus que 60 milles quarrées de terreins richement cultivés.
En dernier Lieu une fievre maligne bilieuse a paru à Livourne, et les Ennemis de notre petit commerce ont crié à la fievre Jaune! et ont jetté l’epouvante si loin autour de nous, que presque toute L’Europe nous regarde comme des pestiferés. Il y a six àns que les circonstances ont detourné les Magistrats de soigner La netteté d’une ville aussi peuplée que Livourne. Les egouts y etoient presqu’obstrués, Les fossées remplies de boue &c. Voilà ce qui a fait naître d’elle meme La Maladie, que Vos Ecrivains ont appellée Endemic Yellow fever not contagious, trop differente de celle qu’on a nommée Yellow Pestilential fever. Il a été evident que celle de Livourne n’a eù aucun caractère contagieux, ni par l’attouchement des Malades, ni par celui des Marchandises. Je sais qu’on a avéré à Philadelphie, que la fievre jaune pestilentielle ne donne point son miasme au papier à ecrire, et que celui ci ne La communique point. Il vaudroit la peine pour La sureté du Commerce, et pour la tranquillité des Nations, qu’on fit des expèriments repetés pour assurer quelles sont les marchandises, qui sont susceptibles de recevoir, et transmettre La contagion, et quelles ne le sont pas. C’est depuis 15 ans que nous observons dans nos trois Lazzarets les effets des marchandises, qui nous viennent de tous les points de l’Amerique, non seulement des endroits suspects mais de ceux même où regne la Maladie; et jamais aucune de nos Gardes destinés à s’assurer par un maniement long tems continué, si ces marchandises sont infectées, n’a donné Lieu au plus petit soupçon de maladie. Je ne suis pas instruit si on a etabli à Philadelphie Le Bureau de Santeé qu’on avoit projecté: Il seroit du plus grand interêt pour le Commerce des Etats Unis d’instituer exprès une suite d’experiences dirigées à prouver si la fievre jaune pestilentielle communique Son Seminium pestif aux Marchandis, et à quelles; savoir: si seulement les matières animales, telles que les Laines, Les soies, et non pas les matieres vegetales, telles que Le coton, le lin &c: et si ce Seminium les penetre, combien de tems peut il y rester actif. Ces faits une fois bien averés, on sauroit a quoi s’attenir; on sauroit si une quarantaine quelconque est necessaire; si peu de jours d’observation seroient suffisans, ou s’il faudroit une quarantaine rigoureuse. Le Commerce y gagneroit beaucoup; et la confiance des Nations se rassureroit contre ses peurs excessives qui les font agir à caprice, et d’une maniere qui ne fait pas l’eloge à La raison humaine. La fievre de Livourne n’a pas été contagieuse; elle n’a pas même été epidemique; car Le premier jour que sur la crainte mal fondée de nos Voisin nous determinames d’enfermer ces malades, dans un Hôpital particulier, on n’en trouva que 14 a y enfermer, le premier jour; et Le total qui y est entre, durant plus d’un mois qu’il a été en activité, n’a outre passé le nombre de 165! Quoique celà, La Ville de Livourne fut declarée complettement nette le 21. Xbre: On passà de la nouvelle chaux aux chambre des infirmes, on purgea les hardes dans les Lazaret: Et nos voisins continuent à nous interdire toute espece de commerce mediterranéen jusqu’à ce jour, de crainte que La maladie se renouvelle au Primtems! C’est un sujet qui est digne d’occuper le Chef d’une grande Nation, qui procure à celle ci L’honneur de donner des leçons à La trop vieille, et craintive Europe. J’ai en attendant celui d’être avec La plus haute estime, et le plus profond respect
de Votre Excellence Tres humble et très obeissant Serviteur
Jean Fabbroni
Surintendant du Musée;
directeur du monnoyage,
membre de la deputation Sur les Finances
Editors’ Translation
Florence, Tuscany, 15 Mch. 1805
Excellency,
Your kindness in sending me your excellent work, modestly entitled Notes on Virginia, in 1782 is such a flattering occurrence that one cannot forget it. Now I dare renew my feelings of intense gratitude and exalted veneration by taking the liberty of giving you a book that might be of interest because it provides statistics about this country. The title is Dei provvedimenti annorarj. I am giving it to Mr. Appleton, consul of the United States in Leghorn, with this letter to transmit to you. The subject is not treated as seriously as it should be, or with the power and style it requires, but I included all the historical truth that can be supported by facts. The book gives the impression of drawing facts from Spain because that was the appropriate way to convince a new court.
I was consoled when the legislative storm that threatened us dissipated, but new misfortunes have come to afflict this poor country which is already exhausted from political upheaval. Earthquakes damaged some of our cities, and floods submerged more than 60 square miles of richly cultivated land. Then a malignant bilious fever broke out in Leghorn and the enemies of our modest trade shouted yellow fever! creating terror so far around us that almost all of Europe views us as plague victims. Six years ago circumstances prevented the magistrates from safeguarding the cleanliness of a populous city like Leghorn. Sewers were almost blocked, trenches filled with mud, etc. From this emerged the sickness your writers have called endemic noncontagious yellow fever, entirely different from pestilential yellow fever. Leghorn’s fever was clearly not contagious through contact with patients or merchandise. I know that in Philadelphia pestilential yellow fever was determined not to be transmitted by writing paper; that does not spread it. To ensure trade and reassure nations, it would be worthwhile to undertake multiple experiments to find out which goods are susceptible to receiving and transmitting the contagion and which are not. For 15 years, in our three quarantine areas, we have observed the effects of goods coming to us from all parts of America, not only places that were suspect but those where the sickness prevailed. None of our guards responsible for determining through extended contact whether any goods were infected has given even the slightest hint of sickness. I do not know whether the health bureau has been established in Philadelphia as planned. It would be in the interest of U.S. commerce to initiate a series of experiments designed to determine whether pestilential yellow fever transmits its pestiferous seed to goods, and if so, which ones; whether only animal products like wool and silk are affected, and not vegetable products such as cotton, linen, etc. And if this seed does infiltrate them, how long does it remain active? Once these facts are determined, we would know what to expect; we would know if a quarantine is needed, if a few days’ observation would suffice, or if a rigorous quarantine is required. Trade would benefit greatly and nations would be reassured from the excessive fear that makes them act capriciously in ways that do not reflect human reason. The Leghorn fever was not contagious; it was not even an epidemic. On the day we first admitted patients to a special hospital, because of the ill-founded fear of our neighbors, we found only 14 patients to admit. The hospital operated for more than a month and during all that time the total did not exceed 165! The city of Leghorn was declared completely clean on 21 Dec. Patients’ rooms were sanitized with lime; clothes from the quarantines were destroyed; yet our neighbors continue to ban all Mediterranean trade, for fear that the illness might return in the spring!
This subject deserves the attention of the head of a great nation, thanks to whom your country gives lessons to a too old and fearful Europe.
Meanwhile, with the highest esteem and deepest respect of your excellency, I have the honor of being your very humble and obedient servant.
Jean Fabbroni
Superintendent of the Museum,
Director of the Mint, Member
of the Finance Ministry
RC (DLC); torn, text in brackets supplied from Dupl; endorsed by TJ as received 22 May and so recorded in SJL. Dupl (same); at head of text: “Seconde”; endorsed by TJ as a letter of 15 May received 2 Aug. and so recorded in SJL. Enclosure: Fabbroni, Dei provvedimenti annonarj (Florence, 1804). Enclosed in Thomas Appleton to TJ, 22 Mch.
de m’envoyer en 1782: TJ sent Fabbroni Notes on the State of Virginia in 1785 (Vol. 8:161, 260-1).
tempête reglemantaire: possibly a reference to French demands that Etruria forgo its longstanding neutrality and crack down on British shipping at Leghorn (Paul Marmottan, ed., Documents sur le royaume d’Étrurie [1801-1807] [Paris, 1900], 51-3; Paul Marmottan, Le royaume d’Étrurie [1801-1807] [Paris, 1896], 140-2).
Fabbroni added a postscript to the Dupl: “Je prends la Liberté de joindre à ce double une brochure que je recois de la Presse dont ce meme moment 26 mars” (that is, “I take the liberty of adding to this duplicate a brochure that I have received from the press this moment, 26 Mch.”). He was possibly enclosing his Ricerche sulla quina, on cinchona, an edition of which was published in Milan in 1805. The Dupl and pamphlet were conveyed in a letter of 1 May from Appleton to TJ.